Les principaux termes d'un langage respectueux
On proscrit
Invalide-s
On choisit
Personnes avec handicap, si nécessaire en précisant le handicap, par exemple: personnes avec handicap physique, avec handicap visuel, etc.
invalide (adj.)
En situation de handicap
Invalidité
Handicap
WC/toilettes pour invalides
WC/toilettes pour personnes avec handicap
Place de parking pour invalide
Place de parking pour personnes avec handicap
Explication
Le terme «invalide» et ses dérivés doivent disparaître du langage courant. Invalide veut dire «faible», «non-valable», «inutile», «impuissant-e». Ce terme d’origine latine désignait, à partir du 18e siècle, les personnes ayant survécu à une guerre avec une blessure ou un handicap permanent. En utilisant le terme d«’invalide», vous réduisez une personne à son handicap et en faites un objet. La personne elle-même devient secondaire.
On proscrit
Cas AI
On choisit
Assuré, assurée, personne recevant une rente, un-e ayant-droit
Explication
Le terme est non seulement impersonnel, mais péjoratif. Il attribue une connotation négative aux personnes avec handicap. Les personnes ayant droit à une prestation de l’assurance-invalidité ne sont pas des objets. En tant que personnes, elles restent des sujets
On proscrit
Handicapé-e, estropié-e, personne avec handicap, personnes avec des besoins particuliers, personnes avec d’autres facultés
On choisit
Personne avec handicap, si pertinent avec le type de handicap, par exemple les personnes avec handicaps physique, des visuel, etc.
Explication
- Le substantif «handicapé-e» est réducteur envers les personnes avec handicap. Il donne l’image d’un groupe particulier ou d’un sous-groupe au sein de la société, qui se distingue clairement des personnes non handicapées.
- L’expression «estropié-e» désigne à l’origine une personne physiologiquement handicapée de manière permanente dans sa capacité de mouvement. On disait aussi d’une personne à qui il manquait des membres à la naissance ou suite à un accident qu’elle était estropiée. Aujourd’hui, le mot estropié-e est un terme injurieux non seulement utilisé pour désigner une personne vivant avec un handicap physique ou cognitif, mais qui attribue un handicap à une personne qui n’en a pas, à titre d’insulte.
- Le mot handicap vient de l’anglais hand-in-cap, litt. la main dans la casquette, expression associée à l’idée de mendicité. Le contexte réel de hand-in-cap est toutefois différent. Ce mot désigne un ancien jeu, dans lequel on disposait des objets de valeur dans un chapeau. Le mot handicap était utilisé à l’époque en Angleterre pour les courses de chevaux. Un cheval supérieur se voyait attribuer un poids supplémentaire (handicap) par l’arbitre afin de réduire son avantage. Vu sous cet angle, le handicap consiste en un désavantage artificiel. Plus tard, la signification du handicap s’est transformée en un désavantage général. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le handicap (en anglais, disability) est le résultat d’une interaction entre les déficiences physiques, sensorielles, mentales ou psychiques entraînant des incapacités plus ou moins importantes, qui sont renforcées en raison d’un environnement inadapté ou inaccessible.
- L’expression «personne ayant des besoins particuliers» est censée refléter une vision positive de la différence, mais elle est aléatoire et sans valeur. Elle est aussi utilisée pour désigner de nombreux autres groupes: personnes âgées, malades, sans emploi, en situation d’addiction, issues de la migration, etc. Cette définition convient donc à tout le monde Finalement, nous avons toutes et tous des besoins particuliers, Les personnes avec handicap ne forment pas une catégorie de personnes à part. Leurs souhaits et besoins diffèrent d’une personne à l’autre – comme chez les personnes sans handicap.
On proscrit
Être touché-e par un handicap, souffrir d’un handicap,
porter un lourd fardeau, avoir un triste destin, maîtriser la vie
malgré un handicap
On choisit
Vivre avec un handicap, avoir un handicap
Explication
- Les termes «souffrir d’un handicap, porter un lourd fardeau, avoir un triste sort» traduisent une situation difficile et douloureuse et définissent les personnes handicapées sur un plan purement émotionnel.
- Réussir sa vie malgré un handicap: Vivre avec un handicap ne fait pas d’une personne un héros ou une héroïne.
On proscrit
Handicap ≠ maladie
Handicap ≠ anomalie
On choisit
Vivre avec un handicap
Être en situation de handicap
Explication
- Vivre avec un handicap ne veut pas dire qu’on est malade. Handicap n’est pas synonyme de maladie. Les maladies sont guérissable dans les meilleures des cas, ou peuvent être mortelles. Le handicap, en revanche, est généralement durable; mais il ne provoque pas forcément une souffrance permanente.
- Le terme «normal» est très relatif. Où commence et où finit la «normalité»? Sur cette question, les avis divergent. Les catégories «normal/anormal» sont inappropriées pour décrire des personnes avec ou sans handicap.
On proscrit
Adapté-e au handicap
On choisit
Sans obstacle, sans barrières, accessible
Explication
Le terme «adapté aux personnes handicapé-es» sous-entend qu’il ne faut penser qu’aux personnes en situation de handicap. Mais des aménagements «adaptés aux personnes handicapées» dans les transports publics, par exemple, servent aussi à transporter plus facilement des landaus, un déambulateur ou des bagages.
On proscrit
Sourd-muet, sourde-muette
On choisit
Une personne sourde ou malentendante, atteinte de surdité, avec un handicap auditif ou un trouble de l’audition
Explication
La plupart du temps, les personnes sourdes parlent et ne sont donc pas muettes. Elles ne sont donc pas muettes, même s’il arrivent qu’elles rencontrent des difficultés à s’exprimer oralement. Souvent, elles communiquent en langue des signes et/ou en langage parlé complété (LPC). Bien sûr, les personnes sourdes utilisent aussi les technologies modernes comme Internet, le courrier électronique, les SMS, etc.
On proscrit
Faible d’esprit, attardé-e mental-e, handicapé-e mentale, débile
On choisit
Une personne avec des difficultés d’apprentissage, un handicap intellectuel, un handicap cognitif
Explication
Ces expressions n’ont plus cours. Les personnes ayant des difficultés d’apprentissage font au contraire souvent preuve de beaucoup d’esprit et de créativité!
On proscrit
Mongol-e
On choisit
Une personne avec un sydrome de Down ou atteinte de trisomie 21.
Explication
Utilisez les termes appropriés et spécifiques à chaque forme de handicap Le syndrome de Down a été décrit en 1866 par le médecin anglais J.L. Down, d’où son nom. Le Dr Down a été le premier à décrire la forme de handicap qu’est la trisomie 21 d’un point de vue médical et scientifique. Le terme «mongolisme» renvoie à une certaine similarité de traits avec les personnes originaires de Mongolie. Cette expression est en même temps discriminatoire et rassiste.
On proscrit
Malade mental-e, faible d’esprit, fou ou folle
On choisit
Une personne vivant avec une maladie psychique. Si possible, spécifiez: une personnes vivant avec une dépression, une schizophrénie, des troubles anxieux, etc.
Explication
Non seulement ces expressions n’ont plus cours, mais elles sont injurieuses et blessantes.
On proscrit
Vivre dans le noir
On choisit
Vivre avec un handicap visuel
Explication
L’éventail des déficits visuels est très large. Cécité ne veut pas forcément dire obscurité totale. Posez la question à la personne concernée, pour savoir ce qu’elle perçoit en réalité, avant de tirer des conclusions hâtives.
On proscrit
Etre cloué-e à son fauteuil roulant
On choisit
Utiliser un fauteuil roulant, se déplacer en fauteuil roulant
Explication
Quel cliché! Personne n’est cloué-e à un fauteuil roulant. Cela crée un amalgame avec punition ou torture, en mettant l’accent sur la faiblesse de la personne. Le fauteuil roulant est un moyen auxiliaire qui permet de participer à la vie publique.
On proscrit
Etre prisonnier ou prisonnière d’un corps paralysé
On choisit
Une personne avec un handicap physique, qui se déplace en fauteuil roulant.
Explication
Cette expression dénie l’autodétermination et l’initiative aux personnes vivant avec un handicap physique.
On proscrit
Un nain, une naine
Un géant, une géante
On choisit
Personne de petite taille
Personne de grande taille
Explication
Les personnes étant plus petite que la moyenne ou plus grandes que la moyennes sont malheureusement encore traitées de nain-es ou de géant-es. Mais les géant-es et les nain-es n’existent pourtant que dans les fables. Et les lilliputien-nes sont des créatures imaginaires tirées du récit «Les voyages de Gulliver» de Jonathan Swift.
On proscrit
Un/une infirme moteur cérébral … ou IMC
On choisit
Une personne avec une paralysie cérébrale
Explication
Cette expression est devenue une injure dans certains argots.
On proscrit
Patient-es, client-es
On choisit
Personne avec handicap, personne
en situation de handicap
Explication
Le terme «patient» renvoie à un contexte médical. Une personne handicapée n’est une «patiente» que lorsqu’elle suit un traitement médical. Et un handicap ne fait pas forcément d’une personne un patient ou une patiente à soigner sur la durée.
On proscrit
Cas médical
On choisit
Une personne nécessitant des soins
Explication
Le terme est très impersonnel et péjoratif. En tant que «cas», la personne devient un objet. Une personne nécessitant des soins n’est pas un cas médical. Même en nécessitant des soins, la personne reste le sujet.
On proscrit
Resocialisation par le travail
On choisit
Intégration professionnelle, préparation à la
reprise du travail, à la participation au monde du travail
Explication
Si une personne handicapée doit intégrer ou réintégrer le monde du travail, cela ne veut pas dire qu’elle soit inexpérimentée, et qu’elle doit être préparée à un nouvel environnement social.